Chapitre sept écrit par les élèves d'Addis-Abéba

Chez Carine, Hugo, Amanuel, Clara et Nafkot attendaient avec impatience des nouvelles de Pierre. Ils espéraient que ces nouvelles seraient bonnes, car ils craignaient le directeur du zoo. En effet, celui-ci allait probablement se mettre d’accord avec les trafiquants, si ce n’était pas déjà fait.

Soudainement, Clara commença à pleurer. Nafkot, très fâchée, dit qu’elle allait informer la police pour qu’elle mette le chef du zoo en prison pour toute sa vie. Hugo et Amanuel essayèrent de la calmer. Hugo craignait le pire, car il fallait peut-être aussi soupçonner Pierre.

Le téléphone du salon sonna. La plus proche du téléphone était Clara. Elle décrocha. C’était Pierre !

« Ça va. Oui, on va bien.

- …

- Quoi ? Au zoo de la Teste ?

- …

- Vous êtes sûr qu’ils vont venir ? Comment le savez-vous ?

- … 

- D’accord, on sera là et on va sauver les animaux !

- …

- Au revoir. »

Clara raccrocha. Elle expliqua aux trois autres enfants ce que lui avait dit Pierre : ils devaient tous le rejoindre au zoo le lendemain pour surprendre les trafiquants la main dans le sac. En effet la livraison des geladas était prévue pour ce jour-là.

Ils étaient contents et très excités, mais ils décidèrent de ne rien dire à Tarikoi et à Carine. C’était l’heure de se coucher. Ils décidèrent de dormir dans la même chambre et ils passèrent une bonne partie de la nuit à parler à voix basse en imaginant ce qui allait se passer le lendemain.

 

Le lendemain matin, Tarikoi voulut faire du shopping avec Carine, car elle aimait beaucoup la mode française. Elle proposa aux enfants de venir avec elle. Mais ceux-ci devaient rejoindre Pierre au zoo. Chacun d’eux trouva donc une bonne excuse pour ne pas accompagner Tarikoi : Hugo dit qu’il avait mal à la tête ; Nafkot affirma qu’elle avait mal dormi ; Amanuel dit tout simplement qu’il ne voulait pas faire de shopping ; et Clara jura qu’elle ne pouvait pas laisser ses amis seuls.

Quand Tarikoi et Carine furent partis, chacun prit un objet qui pourrait lui être utile : Clara, un couteau suisse ; Hugo, son téléphone ; Nafkot, de l’argent pour le bus et Amanuel, une pomme !

Puis ils sortirent de la maison l’un après l’autre pour ne pas se faire remarquer. Ils prirent le bus. Lorsqu’ils passèrent devant la grand-place où jouaient des artistes de rue, Amanuel fut émerveillé par la fontaine. Un peu plus loin, ils longèrent une plage de sable doré.

Au bout de quelques minutes, le bus s’arrêta devant le zoo de La Teste. Les enfants descendirent et trouvèrent Pierre au milieu de la grande foule qui attendait devant l’entrée du zoo. Grâce à sa silhouette massive et à ses cheveux châtains, rejetés délicatement en arrière, on ne pouvait pas le manquer. 

En allant vers lui avec ses amis, Clara remarqua qu’il était en conversation téléphonique avec quelqu’un et qu’il avait l’air inquiet. Dès qu’ils arrivèrent à sa hauteur, il raccrocha rapidement son téléphone et essuya une perle de sueur sur son front. Clara le trouva vraiment bizarre.

« Salut les enfants ! commença Pierre. Merci d’être venus au rendez-vous. Écoutez : j’ai une mauvaise nouvelle et une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est qu’apparemment les trafiquants se sont doutés de quelque chose, car, dès qu’ils sont arrivés au zoo avec leur camion, ils sont repartis sans rien décharger. Mais la bonne nouvelle, c’est que j’ai pu entendre des bribes de leur conversation. Ils ont prononcé un nom : « La bat du loup ». En fait, c’est une clairière dans la forêt de La-Teste-de-Buch. Je vous assure que ce n’est pas très loin. On peut y aller en voiture et voir ce qu’ils fabriquent là-bas. »

Clara remarqua que, tout en parlant, Pierre bafouillait et regardait sa montre. Ce n’était pas normal. Et puis, cette nouvelle qu’il venait de leur annoncer, elle n’en croyait pas un mot.

« Mais comment se fait-il que les trafiquants se soient doutés de quelque chose ? demanda-t-elle avec une pointe de suspicion dans la voix.

- Je… heu… je ne sais pas… ils ont peut-être remarqué quelque chose d’anormal, » bafouilla Pierre.

Sentant que l’ambiance était devenue lourde, Hugo changea de sujet.

« Qu’allons-nous faire maintenant ? dit Hugo.

- Je crois qu’il vaut mieux appeler la police ! proposa Nafkot.

- Non, hurla Pierre. Ce serait mieux d’aller voir nous-mêmes ce qu’ils mijotent. Ok ? Venez, on y va en voiture ! »

Puisqu’ils n’avaient pas d’autre choix que de suivre Pierre, les enfants acceptèrent. Mais en allant à la voiture de ce dernier, Clara prit Hugo à part et lui expliqua ses doutes :

« Hugo, je crois que Pierre nous a menti. Il a l’air bizarre depuis le début de notre rendez-vous. Il nous cache quelque chose. Et puis, cette histoire, elle est absurde.

 - Clara ! Je crois que c’est toi qui délire. Nous sommes très proches du but. Arrête de prêter trop attention aux détails ! Ok ? Viens, ils nous attendent.

Clara ne pouvait rien faire d’autre que de les suivre. Et c’est ce qu’elle fit.

 

Quand ils arrivèrent dans la forêt de La-Teste-de-Buch, Pierre gara sa voiture à côté d’un grand arbre et dit aux enfants de sortir de la voiture discrètement pour ne pas attirer l’attention des trafiquants.

« On va essayer de trouver les braconniers et de prendre discrètement des photos de leur visage pour, ensuite, les dénoncer à la police, » dit-il en chuchotant.

Le groupe des justiciers commença à marcher très silencieusement, en regardant aux alentours. C’est grâce à cette vigilance que Nafkot et Amanuel purent contempler la beauté de la forêt, tout en restant sérieux dans leur mission. Ils virent de grands arbres fins dont les fruits étaient des pommes de pins piquantes. Ils remarquèrent que le sol était très dégagé et très plat, contrairement à celui de la forêt de Menaguesha, qui est sur les pentes d’une grande montagne.

Tout à coup, Pierre marcha sur une branche qui craqua, ce qui sortit Amanuel et Nafkot de leur émerveillement. Ce bruit inquiéta tous les enfants, qui eurent un mauvais pressentiment concernant Pierre, qui souriait de manière suspecte.

Les enfants marchèrent pendant deux heures. Soudain, ils arrivèrent dans une clairière. Ils restèrent cachés derrière des arbres et virent une cabane de taille moyenne. C’était une cabane de résiniers. Juste à côté d’elle, il y avait une voiture. Une voiture, et non le camion dont leur avait parlé Pierre ! leur aurait-il menti depuis le début ? Clara dit :

« C’est un piège ! On doit s’en aller, et vite ! »

Ils firent demi-tour et se mirent à courir dans la forêt. Soudain, ils entendirent un bruit : deux hommes étaient derrière eux. L’un était l’homme à la mâchoire carrée qu’ils avaient vu sur le téléphone portable du directeur du zoo. Les enfants essayèrent de leur échapper, mais les deux hommes étaient plus rapides qu’eux. Puis un troisième homme apparut : c’était Pierre ! Les trois complices attrapèrent Amanuel, Clara, Hugo et Nafkot et les enfermèrent dans la cabane.

 

Les quatre enfants étaient très surpris d’avoir vu Pierre avec les trafiquants, car ils avaient vraiment confiance en lui. Leurs parents aussi, d’ailleurs.

Quand Pierre et ses complices eurent fini de ligoter les enfants, il appela le directeur du zoo et, comme il avait laissé son téléphone sur le mode haut-parleur, ils purent entendre le début de la conversation.

« Bonjour Pierre ! J’ai quelque chose à te dire. On a un problème, annonça le directeur.

- Qu’est-ce qui se passe ? Moi, de mon côté, j’ai une bonne nouvelle.

- Je viens de visionner ce qu’a filmé la caméra de surveillance. J’ai vu deux des enfants dans mon bureau. Ils ont pris une photo de notre conversation avec les douaniers éthiopiens. Je ne sais pas où ils sont maintenant.

- Ne t’inquiète pas : les enfants sont avec moi, attachés et enfermés. La livraison des geladas va pouvoir maintenant se dérouler sans risque au zoo. Attends un instant… »

Pierre sortit de la cabane. Les quatre enfants se demandèrent pourquoi il était sorti : Pierre ne voulait probablement pas qu’ils entendent la fin de sa conversation. Mais il se préparait peut-être aussi à se débarrasser d’eux. Pierre et ses complices allaient-ils les tuer ?

Sans se laisser abattre, les enfants se mirent à chercher un moyen de s’échapper.

Hugo pensa aux objets qu’ils avaient pris avant de quitter la maison de Carine. Il se souvint alors du couteau suisse de Clara. Il lui dit :

« Clara, tu te rappelles que tu as pris un couteau suisse ce matin ?

- Ah ouais, c’est vrai ! Qu’est-ce que je peux être bête, des fois ! » s’exclama Clara.

Elle parvint à le sortir de sa poche, coupa ses liens et ensuite détacha ses amis. Elle décida ensuite de regarder discrètement par la fenêtre. Elle dit à ses amis :

« Eh, les copains, il n’y a plus qu’un seul homme. Il garde la porte et la voiture n’est plus là.

- Qu’est-ce qu’on faire ? demanda Nafkot.

- Peut-être que l’on pourrait téléphoner à nos parents ? » proposa Amanuel.

Nafkot sortit son téléphone et composa le numéro de Tarikoi. 

« Désolé, ça ne passe pas. Évidemment, ma puce ne fonctionne que sur le réseau éthiopien ! Essayons avec ton téléphone, Hugo.

- Bien sûr ! »

Il chercha son téléphone, mais, malheureusement, ne le trouva pas

« Je l’ai perdu !

- Ne panique pas ! Il est peut-être tombé lorsqu’on s’est débattus quand les trafiquants nous ont attrapés » essaya de le réconforter Amanuel.

Clara, de son côté, s’était mise un peu à l’écart du groupe pour penser à tout cela. Elle se demandait ce qu’ils allaient pouvoir faire. Elle se sentait la meneuse du groupe et elle voulait absolument trouver une idée pour qu’ils puissent tous se sortir de là. Ses amis avaient fini de discuter et s’étaient tous assis en cercle par terre.

« Clara, que va-t-on faire ? demanda Hugo, très inquiet.

- Et si on restait enfermés ici toute notre vie ?! dit Clara.

- Arrêtez ! rétorqua Clara. On va bien trouver un moyen pour se sortir de là. »

Amanuel opina du chef. 

Ils savaient que la seule solution qui leur restait était de sauter par la fenêtre et de traverser à pied toute la forêt. Donc Clara s’approcha de la fenêtre et dit :

« Vous me donnez un coup de main ? »

Elle sortit et les autres la suivirent, en silence pour ne pas être remarqués par l’homme qui gardait la porte de l’autre côté de la cabane. Quelques instants plus tard, ils étaient dans la forêt et ils commencèrent à courir.

Pendant quatre heures, ils marchèrent dans la forêt sombre. Ils étaient épuisés. La nuit commença à tomber. Ils eurent peur de se faire attaquer par des animaux ou d’être rattrapés par les trafiquants. Ils rassemblèrent toutes leurs forces et leur courage pour continuer leur chemin. Des heures et des heures passèrent sans qu’ils ne trouvent rien d’autre que des arbres. Ils avaient perdu tout espoir quand, tout à coup, ils trouvèrent une piste forestière, puis une route goudronnée.

Ils firent des signes pour demander aux voitures de s’arrêter. Mais plusieurs passèrent sans faire attention à eux. Enfin une voiture s’arrêta et le chauffeur leur demanda de monter. Entrés dans la voiture, ils remercièrent l’homme, puis lui demandèrent son téléphone portable pour pouvoir appeler Carine, à qui ils racontèrent leurs aventures. Il fallait qu’elle avertisse la police qu’une livraison illégale d’animaux protégés allait avoir lieu au zoo de La Teste.

 

Un peu plus tard, les quatre enfants arrivèrent à la maison. Ils y retrouvèrent Tarikoi qui tremblait encore d’inquiétude, même si elle avait été un peu rassurée par le coup de fil des enfants. Rassurée, elle les serra tous très fort dans ses bras. Carine n’était pas là, car elle était allée avec des policiers au zoo où devait se dérouler l’arrestation de toute la bande des trafiquants.

Tarikoi voulait tout savoir. Elle pressa donc les enfants de questions. 

« Vous allez bien ? Ils ne vous ont pas fait de mal ?

- Non, on va bien maman, répondirent Nafkot et Amanuel.

- Pourquoi êtes-vous allés au zoo sans nous prévenir ? demanda Tarikoi.

- On ne savait pas que Pierre était complice des trafiquants. C’est vrai qu’on a fait une belle bêtise, répondit Clara.

- Pierre nous a dit que les trafiquants étaient dans une clairière appelée « La bat du loup ». On est donc partis avec lui, enchaina Hugo.

- Mais dès qu’on est arrivé devant une cabane de résiniers, deux hommes se sont jetés sur nous et nous ont attachés. On a vraiment eu peur, ajouta Amanuel.

- Heureusement, j’avais mon couteau suisse, dit Clara, toute fière.

- Oh mon Dieu ! Je n’arrive pas à croire à tout ça… » dit Tarikoi.

Mais avant qu’elle ne termine sa phrase, les enfants lui demandèrent s’ils pouvaient aller au zoo pour pouvoir apporter leur témoignage et aider la police.

« C’est non ! Vous avez déjà couru assez de dangers comme ça », dit Tarikoi.

Au même moment, Carine entra. Elle expliqua aussitôt que l’arrestation des trafiquants s’était bien passée.

« Votre témoignage sera nécessaire, bien sûr. Mais cela peut attendre jusqu’à demain, dit-elle aux enfants.

- La police a attrapé Pierre et les autres trafiquants ? demanda Amanuel.

- Oui, ils ont été arrêtés lorsqu’ils livraient les geladas. Il fallait voir leur tête ! Ils ne s’attendaient pas du tout à ça.

- Que vont devenir les geladas ? demanda Nafkot.

- Ils seront ramenés en Éthiopie et pourront continuer à brouter l’herbe au-dessus des falaises de Debre Libanos, répondit Carine.

- Peut-être qu’ils prendront le même vol de retour que nous !», plaisanta Tarikoi.

Et tout le monde se mit à rire.

 

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Commentaires: 9
  • #1

    axel pauliac (dimanche, 22 mai 2016 15:29)

    J'ai très bien aime la fin d l'histoire il y avait de l'action et du suspense. Je ne m'attendais pas du tout à ce que Pierre soit complice

  • #2

    quelqun (dimanche, 22 mai 2016 21:16)

    pierre etait complice sa se voyait comme le nez au milieu de la figure

  • #3

    pewdipie (dimanche, 22 mai 2016 21:17)

    c etait pas mal et surtout tres bon

  • #4

    Oriane FERREIRA (lundi, 23 mai 2016 07:14)

    J'ai adoré la fin!! Vous avez très bien travaillé!! Moi non plus je ne m'attendais surtout pas que Pierre soit complice!!!

  • #5

    cipriain (lundi, 23 mai 2016 17:56)

    j'adore

  • #6

    RICHAUD Quentin (mardi, 24 mai 2016 16:16)

    G adoré la fin beaucoup de suspense mais je pense que ils les ont arrêter trop vite il y aurais peut être pu avoir plus d'action sinon c'était bien merci à vous.

  • #7

    Quentin Bertrand (mardi, 24 mai 2016 16:48)

    j'ai beaucoup aimé la fin de l'histoire.
    il y avait des rebondissement.
    j'ai aimé ce chapitre 7.

  • #8

    GARREAU Maylis (jeudi, 26 mai 2016 17:00)

    Je trouve que le chapitre 7 est vraiment bien et votre vocabulaire et très riche je ne m attendais pas que vous trouviez autant de chose sur le bassin d Arcachon . Cependant la fin de ce chapitre n est pas assez développée car elle se termine trop rapidement .

  • #9

    Delage Véda (vendredi, 27 mai 2016 13:28)

    Votre chapitre est vraiment très bien, j'ai beaucoup aimé.
    Votre vocabulaire est riche, vous avez fait de nombreuses recherches au sujet du Bassin d'Arcachon, dont certaines que nous ne connaissions même pas, il y a du suspense et pas mal d'action.
    Cependant, je trouve la fin brève, j'aurais aimé que les enfants voient l'arrestation, cela aurait apporté des détails à la fin de cette enquête.