Veda Delage, 5C


Chapitre IV

 

 

Ces bruits de pas, étaient-ce ceux des trafiquants qui revenaient les chercher ? Étaient-ce ceux des policiers de l’aéroport ? Les enfants avaient très peur.

 

Soudain, les pas s’arrêtèrent. Quelqu’un retira le drap qui se trouvait sur la cage. Nafkot et Hugo virent un homme en uniforme, probablement un agent de la sécurité de l’aéroport, qui avait l’air surpris. Ils furent rassurés.

 

L’homme ouvrit la cage et en laissa sortir les enfants. Il leur posa aussitôt des questions en amharique, la langue que l’on parle dans une grande partie de l’Éthiopie : « Men teseralatchu ezi ? » Nafkot expliqua à Hugo que l’agent de la sécurité avait demandé ce qu’ils faisaient là. Les deux enfants se regardèrent et ne répondirent pas. L’agent était un homme grand et robuste. Après quelques minutes de silence, il se fâcha et leur demanda une dernière fois de lui dire ce qui se passait. Sinon, il les emmènerait au bureau du chef de la police de l’aéroport. Hugo et Nafkot, même s’ils avaient peur, ne lui dirent rien. Alors l’agent les conduisit jusqu’au bureau de police.

 

Là, Nafkot essaya d’expliquer la situation. Mais l’officier de police ne la croyait pas et pensait qu’ils essayaient de voyager illégalement. Il finit par appeler les parents de Nafkot après avoir pris les empreintes digitales des deux enfants.

 

À cause des embouteillages, la mère de Nafkot tarda à arriver. La fillette se demandait comment sa mère allait réagir et si elle allait lui permettre, un jour, de sortir à nouveau de la maison avec ses amis.

 

Tarikoi arriva enfin, très essoufflée et inquiète. Elle eut du mal à retrouver les enfants. Alors elle appela la responsable de l’aéroport, qui la guida jusqu’à Nafkot et Hugo. Elle expliqua qu’elle ne savait pas que sa fille et Hugo s’étaient rendus à l’aéroport seuls.

 

Sur le chemin du retour, Tarikoi reçut un coup de téléphone.

 

« Bonjour. Êtes-vous Madame Tarikoi ?

 

- Oui.

 

- Un de vos enfants a oublié son pull par terre. Quand je l’ai ramassé, j’ai trouvé un bout de papier avec votre nom et votre numéro de téléphone dessus.

 

- Êtes-vous encore à l’aéroport ? Puis-je venir le récupérer tout de suite ? demanda Tarikoi.

 

- Non ! Je suis à Debre Libanos ! Vos enfants étaient à Debre Libanos ! »

 

Tarikoi n’y comprenait plus rien. Si ce n’était pas le pull de Nafkot, ce devait être celui d’Amanuel. Et cela voulait dire qu’ils étaient allés jusqu’à Debre Libanos, à 100 km d’Addis-Abeba, sans rien lui dire ! Arrivée à la maison avec Nafkot et Hugo, elle y retrouva Amanuel et Clara. Les quatre enfants durent faire face à la colère des parents :

 

« Je vous ai déjà dit de ne pas sortir de la maison sans notre permission ! Nous voulons savoir, votre père et moi, ce que vous êtes allés faire à l’aéroport et à Debre Libanos. Dites-nous tout, sans nous mentir ! »

 

Les enfants se mirent à tout raconter. Ils expliquèrent comment ils avaient eu l’idée de se séparer en deux groupes et ce qu’ils avaient découvert à Debre Libanos et à l’aéroport d’Addis-Abeba : un trafic de singes geladas, d’Éthiopie vers la France, dont les douaniers eux-mêmes étaient les complices, et peut-être même les organisateurs.

 

Le soir même, la mère de Nafkot et d’Amanuel décida de les aider. Elle pensa que, pour une fois, ses enfants pourraient faire quelque chose de très bien, avec leurs amis. Elle téléphona à Born Free dont elle connaissait le directeur. Born Free était une association qui cherchait à protéger les animaux sauvages en danger :

 

« Bonjour Yonas ! C’est Tarikoi à l’appareil. Nous étions ensemble au collège.

 

- Ah ! Bonjour Tarikoi ! Ça va ? dit Yonas.

 

- Oui ça va bien, merci ! Je voulais te dire que, demain, je viendrai à Born Free avec mes deux enfants et leurs deux amis français.

 

- D’accord Tarikoi. Je t’attendrai à l’entrée avec un guide qui parle français.

 

- Merci Yonas. À demain et bonne nuit ! »

 

Après avoir raccroché, elle se tourna vers les enfants et leur dit :

 

« Allez dormir maintenant. On a une longue journée demain. »

 

Le lendemain matin, après avoir pris rapidement leur petit-déjeuner, Tarikoi et les enfants montèrent en voiture pour commencer leur long trajet vers Born Free.

 

Ce refuge pour les animaux sauvages se situait près de Menagesha, un village à environ une heure de route d’Addis Abeba. Lorsqu’ils y arrivèrent, M. Yonas les attendait en compagnie d’un guide, comme promis. Il les accueillit chaleureusement et leur expliqua que Born Free était une association créée pour protéger les animaux illégalement capturés, transportés ou détenus. Elle n’avait pas été créée pour, après avoir sauvé ces animaux, les garder en captivité pour le plaisir des humains. L’objectif était, si c’était possible, de rendre ces animaux à la vie sauvage. Puis M. Yonas les laissa pour qu’ils commencent leur visite avec le guide.

 

Ils virent d’abord des babouins. Le guide leur raconta qu’ils avaient été enfermés dans de minuscules cages pendant environ un an. Born Free les avait ensuite recueillis et placés dans une cage beaucoup plus grande où ils pouvaient se déplacer. On leur donnait tous les soins possibles. Mais, malheureusement, ces babouins ne pouvaient pas être relâchés dans la nature car ils étaient handicapés : ils étaient restés trop longtemps enfermés dans de petites cages, sans pouvoir bouger.

 

Puis ils avancèrent pour voir les lions. En marchant, Hugo marcha par accident sur les excréments d’une hyène. Le guide lui expliqua que l’on pouvait savoir que c’était les excréments d’une hyène car ils étaient tout blancs à cause des os que cet mange.

 

Ensuite, ils virent un lion qui était resté longtemps attaché à une corde avant d’arriver à Born Free. Cette corde, très serrée autour de son cou, lui avait fait perdre sa crinière, qui n’avait pas repoussé, même après l’arrivée du lion à Born Free. Il était aussi aveugle car il avait été enfermé dans l’obscurité et n’avait presque jamais vu la lumière du jour. Puis Clara, qui avait pitié du lion, demanda :

 

« Est-ce que vous avez attrapé les gens qui ont capturé ce lion et ceux qui l’ont maltraité ?

 

- Oui. En fait, le lion est l’une des principales victimes du trafic d’animaux sauvages dans le monde. »

 

Puis les enfants eurent faim. Ils piqueniquèrent dans l’herbe avec le guide et M. Yonas. Les enfants se mirent à leur raconter leur longue histoire. M. Yonas décida de les aider dans leur enquête en téléphonant à certains de ses collègues. Il promit d’appeler les enfants le lendemain pour les tenir au courant de ce qu’il avait pu faire.

 

Contents de leur sortie et de la promesse que leur avait faite M. Yonas, ils rentrèrent à Addis-Abeba en chantant dans la voiture. Hugo et Clara décidèrent d’envoyer des photos et un poème à leurs camarades de France pour leur montrer leur joyeuse aventure à Born Free.

 

 

Chloé Ferre, 5C

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