Chapitre 2 écrit par les élèves d'Addis-Abeba

Clara, Debre Libanos, Ruben Gras, 5C

Chapitre II

 

Après le décollage, Hugo et Clara passèrent un long moment dans la soute. Quand l’avion atterrit, les deux enfants attendirent quelques minutes avant qu’un homme n’ouvre la porte. Cet homme, certainement un employé de l’aéroport, inspecta la soute. À ce moment-là, Hugo et Clara craignirent d’être découverts. Mais heureusement, l’homme, ne remarquant rien d’anormal, repartit.
Un peu plus tard, la caisse dans laquelle étaient cachés les deux enfants fut sortie de l’avion et déposée à côté de plusieurs autres valises. Clara et Hugo saisirent cette occasion pour monter sur la remorque des bagages, où ils se firent tout petits. Puis, ils profitèrent d’un moment d’inattention des employés pour longer le terminal en courant. Ils arrivèrent à un parking et commencèrent à se demander où ils se trouvaient.
« Comment allons-nous faire pour rejoindre nos parents ? dit Clara.
– Je ne sais pas, nous devons trouver de l’aide », proposa Hugo.
Heureusement, un jeune garçon Éthiopien, qui comprenait le français, entendit leur conversation. Il s’approcha et leur demanda :
« Vous semblez être inquiets. Il y a un problème ?
– Non, non… Simplement, on voudrait savoir où on est.
– Ben, à l’aéroport d’Addis-Abeba, en Éthiopie, répondit Amanuel, surpris par la question.
– Oh mon Dieu ! murmura Clara. Qu’est-ce qu'on va faire ? »
Sans l’avoir entendue, une adolescente s’avança et dit avec enthousiasme :
« Je m’appelle Nafkot et mon frère s’appelle Amanuel. Et vous ?
– Moi, c'est Clara et mon ami, Hugo.
– Vous attendez vos parents ? demanda Amanuel.
– Non... c’est une longue histoire, dit Hugo.
– Pouvez-vous nous en dire plus ? demanda Nafkot.
– Et vous ? enchaina Hugo pour éluder la question.
– On attend notre père qui rentre de voyage », dit Amanuel.
Alors Hugo et Clara expliquèrent rapidement aux deux jeunes Éthiopiens ce qui leur était arrivé. Ceux-ci décidèrent de les aider et, après en avoir parlé à leurs parents, de les loger quelques jours dans leur maison. Les quatre jeunes gens montèrent dans la voiture familiale.
Alors qu’ils étaient en route, la nuit se mit à tomber. Les rues étaient animées. Il y avait beaucoup de personnes qui attendaient, dans des files interminables, leur bus ou leur minibus. Beaucoup de jeunes hommes, dans la rue, vendaient des livres et des CD, mais aussi des sacs, des lunettes de soleil, des chaussures, des casquettes, des bracelets… Il y avait plein d’immeubles encore en construction et de grues dont les silhouettes se découpaient sur le ciel d’un violet orangé. À un rond-point, des cocotiers en plastique illuminés brillaient comme des sapins de Noël.

Le trajet était long. Hugo et Clara avaient l’impression que les rues, souvent mal éclairées, formaient un véritable labyrinthe car la voiture faisait de nombreux détours pour éviter les routes en travaux. À un moment, ils longèrent une voie ferrée sur laquelle la rame bondée d’un métro aérien passa.
Sur les trottoirs, des gens dormaient sous des plastiques.
Hugo était curieux de voir la maison tandis que Clara pensait à ce qui allait arriver aux geladas et à ce que voulaient faire les trafiquants.
Arrivés à la maison d’Amanuel et de Nafkot, Hugo et Clara étaient très fatigués. La mère de Nafkot et Amanuel conduisit les deux jeunes Français à la chambre où ils allaient passer la nuit. Ils s’endormirent rapidement.

Hugo et Clara furent réveillés par des bruits un peu nouveaux pour eux. Clara fut la première à se lever. Elle distingua d’abord le roucoulement d’un pigeon. Elle entendit une poule caqueter et un chat miauler. Il y avait également des odeurs piquantes, assez agréables mais complètement nouvelles pour elle. Elle s’émerveilla devant la décoration de la chambre, puis réveilla Hugo et, à ce moment, Mme Tarikoi, la mère de Nafkot et d’Amanuel, entra dans la chambre.
« Bonjour les enfants !
– Bonjour Madame !
– Vous avez bien dormi ? Dépêchez-vous, le petit-déjeuner risque de refroidir ! »
Hugo et Clara avaient tous les deux une faim de loup. Hugo avala tout ce qu’il trouva, puis demanda à Mme Tarikoi :
« J’adore votre petit-déjeuner. Mais qu’est-ce que c’est ? Cette galette surtout...
– Cette « galette », comme tu dis, cher Hugo, c’est une indjera, une galette avec laquelle tu manges tout le reste, c’est-à-dire le firfir, le chiro, le key-wet. C’est vrai que c’est un peu acide, mais tu t’y habitueras.
– Est-ce que c’est facile à préparer ? Car je veux en faire chez moi… »
Mais il s’interrompit aussitôt, pensant à sa mère. En voyant l’expression qu’il avait, Mme Tarikoi le réconforta :
« Ta mère te manque, Hugo, c’est normal. Quand quelqu’un nous manque, on appelle cela nafkot en amharique. C’est un peu comme la nostalgie.
– Oh, mais c’est le nom de votre fille !?
– Oui, nous l’avons appelée Nafkot car nous avions perdu notre fille aînée. Elle nous manquait beaucoup quand j’ai donné naissance à sa sœur. »
Elle expliqua au jeune garçon, qui se demandait pourquoi toute la famille parlait français, qu’ils avaient tous fait leurs études au lycée franco-éthiopien Guebre Mariam.
Après le petit-déjeuner, Mme Tarikoi se leva, prit un paquet et dit :
« Tenez les enfants, c’est un petit quelque chose que j’ai acheté pour vous !
– Pour nous ?
– Oui, pour vous. »
Hugo et Clara ouvrirent le paquet et découvrirent une merveilleuse robe et une tunique blanche : des habits traditionnels d’Éthiopie. Une croix jaune était brodée dessus.
« Aujourd’hui, c’est une fête éthiopienne, la fête de la croix qu’on appelle Meskel, expliqua Nafkot. C’est pour ça que vous voyez de l’herbe par terre. Mettre de l’herbe sur le sol est une tradition chez nous. »

Les parents se rendirent à l’église. À leur retour, toute la famille s’installa dans le salon et Mme Tarikoi prépara le café. Hugo ne manqua pas un détail de cette cérémonie. D’abord, on posa une tablette sur les longues tiges d’herbe verte éparpillées sur le sol. Tarikoi lava à l’eau les grains de café vert, retira ceux qui étaient un peu abîmés et les fit griller dans une sorte de petite poêle sur un brasero rempli de charbon de bois. Ensuite, elle les pila et mit la poudre de café dans un djebena, une sorte de cafetière en terre cuite noire, avec de l’eau. Quand de la vapeur commença à sortir du djebena posé sur le brasero, on sut que le café était prêt. Mais on attendit quelques minutes avant de le verser dans les tasses, pendant que M. Ménélik, le père d’Amanuel et Nafkot, racontait des blagues et des histoires aux enfants. La pièce était envahie par l’odeur du café et de l’encens.
Ils passèrent une bonne journée. Les quatre amis jouèrent à cache-cache dans le jardin. Quand ils rentrèrent au salon, Mme Tarikoi mit un CD. C’était Tekur sew, une chanson d’un chanteur très connu en Éthiopie : Teddy Afro. Mme Tarikoi se mit à danser. Peu après tout le monde la rejoignit.

Dans la soirée, Clara décida d’appeler sa mère.
« Allô maman, c’est Clara. ... Oui maman, ne t’inquiète pas, je vais bien. Désolé, je n’ai pas pu t’appeler plus tôt. Cela va te paraître peu crédible, mais je suis en Éthiopie ! … Non, maman, je suis sérieuse. Sans vraiment le vouloir, je suis entré avec Hugo dans la soute d’un avion qui nous a emmenés en Éthiopie … C’est une longue histoire … Envoie de l’argent aux parents de mes amis, qu’ils puissent prendre des places sur un vol, pour Hugo et moi. Comme ça, dans une semaine, on pourra revenir. ... Ne t’énerve pas, maman ... Ne te fais pas de souci. Je dois te laisser maintenant. Je te passe la mère de mes nouveaux amis. Elle parle français… À bientôt maman ! »

À peine Clara avait-elle donné le téléphone à Mme Tarikoi que Nafkot lui posa une question :
« Mais, au fait, comment êtes-vous entrés dans la soute de l’avion ?
– Tout a commencé quand Hugo et moi avons décidé de suivre des hommes très mystérieux qui étaient en fait des trafiquants d’animaux sauvages. On les a suivis pendant une dizaine de minutes jusqu’à un petit avion. Un des hommes a ouvert la soute de cet avion et c’est à ce moment-là qu’on a remarqué des geladas. On a tenté de les libérer, mais, soudain, les hommes sont revenus. Ils ont pris les geladas et ont refermé la soute. Et donc, malheureusement, nous sommes restés bloqués jusqu’à l’aéroport d’Addis-Abeba. »
Surpris par cette histoire, Amanuel eut l’idée d’emmener ses nouveaux amis voir des geladas dans un lieu nommé Debre Libanos, dans leur environnement naturel. Avec Nafkot, ils réussirent à convaincre leurs parents de les y emmener le lendemain. Hugo et Clara, sachant qu’ils allaient rentrer chez eux dans une semaine, se disaient que ces quelques jours allaient être exaltants à vivre avec leurs nouveaux amis.

Le lendemain matin, dimanche, Nafkot réveilla Clara, et Amanuel réveilla Hugo.
Toute la famille éthiopienne et les deux jeunes Français montèrent en voiture pour aller à Debre Libanos. Trois heures plus tard, ils descendirent de la voiture et se trouvèrent devant un monastère éthiopien orthodoxe situé à environ cent vingt kilomètres d’Addis-Abeba, non loin d’une falaise où vivaient les geladas. Au pied de cette falaise, il y avait un canyon très profond au fond duquel coulait une petite rivière. On y distinguait vaguement des femmes qui venaient puiser de l’eau.
Tout à coup, sur le rebord de la falaise, Clara aperçut un gelada. Il avait une tache rouge sur la poitrine, ce qui pouvait donner l’impression que son cœur saignait. D’autres animaux apparurent. Nafkot vit que ces singes, qui ressemblaient à des babouins, se déplaçaient en groupe et M. Ménélik lui expliqua qu’ils étaient très sociables. Clara fut stupéfiée par leur manière de s’accroupir. Ils avaient une face sombre, cerclée par une crinière. Leur pelage variait du jaune au brun.
Les enfants voulurent s’approcher davantage des singes. Mais c’est une marée de jeunes garçons qui s’approcha d’eux et les entoura, disant : « Money money ferendje1 ». Clara et Hugo étaient très étonnés. La maman de Nafkot demanda à un des garçons s’il pouvait leur montrer un endroit où il serait possible de voir les geladas de plus près. Le jeune berger expliqua qu’il était plus difficile de s’approcher des singes depuis quelques semaines : ils étaient devenus craintifs et étaient également moins nombreux qu’auparavant. Il raconta également ce qu’il avait vu quelques semaines plus tôt : un soir, il avait été réveillé par des bruits. Il était sorti de sa petite maison au toit de chaume et avait vu un 4X4 Toyota. À l’intérieur, se trouvaient plusieurs cages.
De retour à Addis-Abeba, le soir, Hugo et Clara auraient bien aimé partager leurs découvertes de la journée avec leurs amis du bassin d’Arcachon. Mais ils étaient épuisés et n’avaient pas le courage d’écrire un courriel. Ils se contentèrent d’envoyer des photos prises le long de la route entre Addis-Abeba et Debre Libanos. Leurs copains sauraient bien deviner de quoi il s’agissait…

Hugo qui observe les geladas, Aaliyah Naegellen, 5C

Les falaises de Debre Libanos, Louis Auger, 5C


Commentaires: 8
  • #8

    Hugo COURTOIS (lundi, 29 février 2016 18:22)

    Franchement, le travail est ENORME. D' abord, Vous nous avez appris plein de choses sur les traditions de l' Ethiophie, ensuite vous nous montrez des images de l' Ethiophie et des schémas sur les tablettes et cafetière, ensuite l' histoire est très bien repris et la cerise sur le gâteau, un défi. FELICITATION !

  • #7

    Elodie lacombe (jeudi, 25 février 2016 17:36)

    Se 2 eme chapitres était trop bien et mettre le photo ainsi que le clip et l'information sur la tablette et la cafetière c'était une excellente idée.

  • #6

    RICHAUD Quentin (jeudi, 11 février 2016 19:33)

    Jolie dessin, belles photos et clip hyper bien.
    J'aime aussi beaucoup ce chapitre.
    Moi aussi j'ai beaucoup appris sur l'Ethiopie.
    FELICITATION!!!!!!!!

  • #5

    Ruben (jeudi, 04 février 2016 18:38)

    Je trouve ce chapitre très bien !!!!!!!! J'adore découvrir des choses nouvelles sur l’Éthiopie.

  • #4

    Véda (jeudi, 04 février 2016 18:13)

    Ce chapitre est très interéssant, nous découvrons beaucoup de choses, de rituels, de cérémonies sur l'Ethiopie. Vous avez aussi très bien détaillé votre chapitre, j'aime beaucoup!!

  • #3

    Mathilde (jeudi, 04 février 2016 18:03)

    Je trouve que ce deuxième chapitre est super bien! On a pu découvrir plein de choses sur votre pays.
    Bravo!!

  • #2

    GARREAU Maylis (jeudi, 04 février 2016 17:17)

    J'adore votre chapitre 2 car je découvre beaucoup de choses sur l' Ethiopie .Le défi est extrêmement compliqué mais nous réussirons à le résoudre .

  • #1

    Mae verge (jeudi, 04 février 2016 17:04)

    J ai beaucoup aime, et je trouve sa bien d avoir intégrée dès image et une video. :)