Du bassin d'Arcachon aux hauts plateaux d'Éthiopie

Les 4 enfants sur la dune du Pyla, Carla Rodriguez, 5C

Jour 1

Après leur découverte, ils prirent le chemin du retour.

A peine rentrés, ils entendirent le téléphone sonner ; Tarikoi décrocha :

   "Allo... ?!

- Bonjour, c'est Carine, la mère de Clara.

- Ah oui ! Bonjour, moi c'est Tarikoi, la maman de Nafkot et Amanuel.

- Je vous appelle au sujet des billets d'avion, je les ai commandés avec l'accord des parents de Hugo qui sont partis au Costa-Rica. D'ailleurs pour vous remercier, j'ai payé aussi votre billet à vous.

- Quelle surprise ! Je ne sais pas comment vous remercier, ce sera pour les enfants une opportunité de visiter un autre pays et pour moi un réel plaisir de retourner la France ! Ca fait si longtemps, répondit Tarikoi. Je pense que Nafkot et Amanuel vont être tout excités en apprenant cette merveilleuse nouvelle, ajouta-t-elle.

- Je suis très contente de vous faire ce plaisir ! 

- Les enfants se sont bien amusés ? Ils ne vous ont pas trop posé de problèmes ?

-Oh non ! Pas du tout au contraire ils ont été adorables. De vrais petits enquêteurs en herbe ! Mais je vais vous passer Clara qui meurt d'envie de vous parler et qui va vous raconter tout cela ! A bientôt.

- A bientôt.

- Salut maman ! s'écria Clara toute contente, ça va ?

- Oui merci, et vous vous amusez bien ?

- Oui c'est trop bien en Ethiopie ! Il y a beaucoup de choses à faire, on s'amuse comme des fous.

- Où en êtes-vous de votre enquête sur les Geladas ?

- En fait, tu te souviens, on avait poursuivi des gens qui nous paraissaient suspects à l'aéroport. On a découvert depuis qu'ils n’expédiaient pas seulement des singes Geladas mais aussi d'autres singes : les singes colobes. Ce sont des singes noirs et blancs. Et tu ne devineras jamais où ! En France au zoo de la Teste !

-Le zoo de La Teste ? Attends, je peux peut-être vous aider, avec mon nouveau travail de biologiste pour les animaux, je vais parfois faire des analyses là-bas !

- Ce qui est sûr c’est qu’on aura besoin d’aide ! Je dois te laisser Maman, à bientôt à l’aéroport.

Pendant cette conversation, Tarikoi annonça aux autres que tout le monde partirait en direction de la France.

Tous sautèrent de joie. Amanuel et Nafkot furent les plus heureux !

Les billets étaient pour le lendemain, ils décidèrent alors de préparer leur valise pour l'aéroport. Clara et Hugo, s’étaient fait prêter une valise par Tarikoi. Ils y mirent surtout des souvenirs qu'ils avaient récupérés des lieux où ils étaient allés en Ethiopie comme des tasses pour la cérémonie du café. Ils avaient hâte et aussi un peu peur de prendre l'avion le lendemain, car Nafkot et Amanuel n'avaient jamais pris l'avion pour un si long voyage. Ils décidèrent de prendre un bon repas avant d'aller se coucher car la journée qui arrivait allait être très longue et fatigante.

Une fois dans leur lit, ils se mirent à discuter longuement du lendemain :

    "J'ai vraiment trop hâte et toi Clara ? dit Nafkot.

-Oh oui, j'ai vraiment hâte de revoir maman et papa car ils me manquent beaucoup et je pense que c est la même chose pour Hugo, hein Hugo ? demanda Clara en lui tapant sur l’épaule.

Elle savait que son père, militaire de carrière, était reparti en mission.

- C’est sûr ! Mais je suis déçu de quitter ce si beau pays dans lequel on a passé de si bons moments et où on a découvert des paysages magnifiques ! déclara Hugo avec tristesse.

- Mais ne t'inquiète pas, répondit Amanuel, pendant les grandes vacances si, nos parents sont d’accord, vous pourrez nous rendre visite.

Le lendemain, tous très excités, ils déjeunèrent très rapidement, allèrent se doucher, s'habillèrent et partirent pour l'aéroport. Ils voulaient tous en savoir plus sur ce trafic de singes.

Jour 2

  Dans l'avion, émerveillés, les enfants se demandaient déjà à quoi pouvait ressembler le Bassin d'Arcachon.

« Tu le vois comment, toi Amanuel, ce bassin d'Arcachon ? Et la dune du Pilat » ? Demanda Nafkot sans obtenir de réponse car Amanuel dormait déjà.

Arrivés à Paris les 4 enfants prirent un autre avion pour aller à Mérignac. Une fois à Mérignac la mère de Clara les attendait dans le hall de sortie, dès qu’elle les vit, elle sauta de joie et courut vers eux.

« Bonjour tout le monde, bonjour Madame, vous êtes Tarikoi je présume ?

Je suis Carine et vous les enfants vous êtes Nafkot et Amanuel, n’est-ce pas ?»

Après avoir fait connaissance, ils montèrent tous dans la voiture de Carine, une grosse berline.

Pendant le trajet, Amanuel et Nafkot regardaient la végétation, ils étaient très étonnés car ils n 'avaient jamais vu d'arbres comme cela.

« Regarde ce drôle d'arbre, dit Amanuel !

-Qu'est-ce que c’est ? Demanda Nafkot.

- Ce sont des pins, répondit Hugo.

- Ils sont majestueux ! Et celui-là ? dit Nafkot.

-C'est un chêne », répliqua Clara.

- Chez nous les arbres ne sont pas du tout comme ça , les tronc sont plus fins et ils n’ont pas d'épines mais des feuilles, et elles sont plus vertes, remarqua Nafkot. Nous avons beaucoup d’eucalyptus."

Nafkot était drôlement étonnée de ce paysage et surtout du fait qu'il n'y ait presque pas d'animaux ni de de gens sur les routes !  En Éthiopie, beaucoup de personnes marchent le long des routes. Il y eut tout de même un cerf qui traversa.

Nafkot et Amanuel étaient totalement dépaysés.

Jour 3

Arrivés à Andernos, dans la maison de la mère de Clara, la visite des lieux commença :

C’était une grande maison avec un beau jardin: il y avait deux étages, une grande salle de jeux et plein d'autres pièces. Ils allèrent s’asseoir dans le salon :

« C’est très gentil de nous avoir invités ici, dit Tarikoi.

-Non, c'est moi qui vous remercie d'avoir recueilli nos enfants et de leur avoir fait découvrir l’Éthiopie.

-Parlons des geladas et des colobes, coupa Hugo impatient.

-Après le déjeuner », répondit la mère de Clara qui avait hâte de faire découvrir à ses hôtes des spécialités du Bassin d'Arcachon.

Clara et Hugo emmenèrent Amanuel et Nafkot dans la cuisine pour leur apprendre à préparer des crêpes. Ils expliquèrent aux deux éthiopiens que c'était comme l'ingera mais que cela se mangeait généralement avec du sucre. Elles sont faites avec de la farine de blé et non de tef, et il y a du lait dans la pâte.

Tout le monde était affamé, ils passèrent à table :

"Qu´est ce que c'est ? demanda Amanuel en désignant le plat qui était posé sur la table.

-C'est un plateau de fruits de mer du bassin d’Arcachon :

-Cela ne ressemble pas à des fruits, répliqua Nafkot.

- Là c'est un tourteau, une sorte de gros crabe, là une langoustine (une grosse crevette) , des palourdes et des huîtres, expliqua Clara. Goûte c'est bon tu vas voir

-C’est tout gluant , dit Amanuel pas convaincu du tout.

-C'est normal, mets un peu de citron et tu vas adorer », répondit Carine.

Ils finirent par goûter et apprécièrent.

Après le repas il décidèrent d'aller se balader à la dune du Pyla . Arrivés au pied de la dune, Ils exprimèrent leur admiration :

"C est extraordinaire" dirent en chœur Tarikoi, Nafkot et Amanuel.

Ils décidèrent de monter la dune. Arrivés en haut ils étaient tout essoufflés car c’était pénible de monter dans le sable une dune de 110m de haut. Ils contemplèrent le paysage avec stupéfaction : d’un côté ils pouvaient apercevoir le banc d'Arguin et de l’autre la forêt de pins. Ensuite les enfants dévalèrent la pente très raide pour redescendre : ils s’amusaient comme des fous !

Jour 4

Le lendemain, il avait été décidé qu'ils iraient au zoo de La Teste, pour voir ce qui s'y passait de plus près. Tarikoi et Carine les accompagneraient.

Aussi, pour ne pas éveiller des soupçons, ils entrèrent dans le parc comme des touristes. Ils regardèrent dans tous les recoins en toute discrétion en essayant de trouver des indices qui les mèneraient sur la trace de singes Gelada ou qui permettraient de faire le lien avec l’Éthiopie, de près ou de loin. Ils virent toutes sortes d'animaux. Des ours, des girafes, des lions, des tigres, des hippopotames... Il avait 41 espèces d'animaux, plus de 600 animaux à admirer, 4 km de visite sur 22 hectares arborés.

Nafkot et Amanuel avaient mal au cœur en voyant toutes ces bêtes dans des cages. Ils remarquèrent que ce n'était pas du tout comme en Éthiopie à Born free. Ici, dans le zoo de la Teste, des gens payent pour venir voir des animaux enfermés. Alors qu'en Éthiopie, dans la réserve naturelle, les animaux sont libres. Amanuel et Nafkot étaient bouleversés de voir tous ces animaux en cage. La mère des jeunes éthiopiens, elle, n’était pas étonnée, ce n'était pas son premier voyage en France. Pour les rassurer, elle leur dit :

« Ne vous inquiétez pas, ils sont en sécurité dans ce zoo. Ils sont bien nourris, soignés... » Après avoir vu les éléphants, Hugo et Nafkot décidèrent de se renseigner auprès d'un guide au sujet des nouveaux arrivants du zoo :

"Bonjour monsieur, nous avons vu une affiche sur laquelle il y avait écrit que de nouveaux animaux allaient arriver, en savez-vous plus ?

-Les nouveaux animaux ? Je ne sais pas quand ils arriveront, il faut demander au directeur, le bureau est juste là dit-il en désignant un bâtiment.

Puis tout à coup, Clara trouva un poil qui lui paraissait suspect. Nafkot et Amanuel dirent :

« Mais ce ne serait pas un poil de Gelada ?

- Nous allons vérifier ça tout de suite, dit la mère des jeunes éthiopiens. »

Elle alla chercher sa mallette qu'elle avait laissée dans la voiture. Elle fit les analyses rapides et constata que c'était bien un poil de Gelada. Ils décidèrent de se diviser en deux parties. Un groupe distrairait le directeur pendant que l’autre chercherait des indices dans son bureau.

Les quatre enfants se rendirent jusqu'au lieu indiqué par le guide, le directeur qui était devant la porte de son bureau venait de finir une discussion avec un employé et ils se dirigeaient vers la sortie du bâtiment. Hugo et Nafkot en profitèrent pour aller le voir et commencèrent une conversation en essayant de ne pas être suspects. Amanuel et Clara de leur côté étaient devant la porte du bureau du directeur qui était entrouverte.

"Amanuel, regarde, la porte est ouverte, on pourrait essayer de trouver de indices ? Murmura Clara.

-C est trop risqué, répondit Amanuel, il y a écrit « DEFENSE D'ENTRER » rajouta-t-il.

-Mais non, Hugo est en train de parler au directeur et ce n’est pas comme si on allait commettre un délit."

Le jeune éthiopien n’était pas rassuré mais il fallait bien chercher des preuves ou des indices. Clara rentra la première, elle fouilla dans les tiroirs, mais ne trouva rien de suspect ! Au bout de quelques minutes, le téléphone qui était sur l'étagère vibra.

"Dépêche-toi, le directeur va bientôt arriver", chuchota Amanuel.

Clara prit le téléphone du directeur et regarda les messages, à sa grande stupéfaction le même sms qui était sur le téléphone des douaniers de la forêt de Menagesha était bien présent dans l'historique des messages. Le directeur était donc en liaison avec les douaniers ! Cette fois, pas question de commettre la même erreur ! Clara prit une photo des messages et reposa le téléphone sur l'étagère, puis elle sortit avec Amanuel pour rejoindre Hugo et Nafkot qui venaient de finir leur conversation.

-"Il n’a rien voulu nous dire sur les animaux, dit Nafkot persuadée qu'il leur cachait quelque chose.

- Nous, de notre côté, on a trouvé un téléphone avec des messages dont celui des douaniers, j’ai pris des photos regardez ! ajouta Clara. Il y avait aussi des photos de Geladas dans des cages.

-Ce zoo serait alors bien lié aux singes qui étaient enfermés à l’aéroport et à leur disparition d’Éthiopie, il serait complice des braconniers ? s'inquiéta Tarikoi

-J’en ai bien peur, qu’allons nous faire maintenant de ces indices” ? demanda Amanuel.

Ils quittèrent le zoo, satisfaits de ce qu'ils avaient trouvé et rentrèrent chez Clara. Tarikoi et Carine conseillèrent aux enfants de téléphoner à Pierre, l'ami de Yonas. Peut-être pourrait-il les aider ?

"Bonjour Pierre.

-Bonjour, qui est-ce ?

-C'est nous, Amanuel, Nafkot, Hugo et Clara ! Yonas vous a appelé de notre part quand nous étions à Born Free au sujet de la disparition de singes Geladas.

-Oui, je me souviens bien. Comment puis-je vous aider ?

-On est allé au zoo de la Teste et on a eu accès au téléphone du directeur :  il y avait le mêmes message qu'en Éthiopie sur le téléphone des douaniers :  toujours ok pour demain ? Ne sont-ils pas trop fatigués ou malades ?

 Le directeur est complice ! C’est certain ! Et grâce aux photos du téléphone on a pu voir des images de singes emprisonnés dans des cages et aussi une photo d'un braconnier à la mâchoire carrée. Il est habillé en noir, on ne voit pas son visage.

Il y eut un silence, puis Pierre prit le temps de répondre :

-Je suis d’accord avec vous, c’est suspect tout cela.  Je vais réfléchir à comment vous aider. Je vous rappelle très vite. Ne faites rien en attendant. Au revoir.

-Merci, Pierre, on compte sur vous !

Après avoir raccroché, Pierre écrivit un message sur son téléphone :

« Attention des enfants curieux et intelligents m'ont appelé pour avoir des informations sur nos actions. Il va faloir que vous soyez prudents. »

Cabane Tchanqué, Flavie Arnaud, 5C