Teano Colonneau, 5C


Chapitre 5 : écrit par les élèves de Biganos

 

 

 

Dès le lendemain matin, Yonas chercha à contacter son ami Pierre, ornithologue, qui était resté plusieurs mois en Ethiopie pour observer les oiseaux lorsqu'il était étudiant. Il était revenu régulièrement et avait toujours rendu visite à Yonas, qui aimait parler français et s'intéressait à tous les animaux. Il travaillait maintenant au parc ornithologique du Teich, sur le bassin d’Arcachon.

 

-Bonjour Pierre, c’est Yonas.

 

-Yonas mon vieil ami, comment vas-tu ?

 

-je vais bien et toi?

 

-moi aussi je vais bien, y a-t-il une raison particulière pour que tu m'appelles ?

 

-Je t’appelle pour savoir si des singes Geladas pouvaient arriver en France, plus particulièrement du côté de Bordeaux.

 

Surpris, Pierre prit le temps de réfléchir.

 

-Je ne sais pas; mais attends, il y a une rumeur qui court disant que des singes seraient attendus dans un zoo près d’Arcachon.

 

- Ah merci, ça m'intéresse beaucoup, car des singes Geladas se font enlever en Ethiopie ! s'exclama Yonas.

 

-Ah ! Je comprends. Bon écoute, je vais me renseigner, je te rappellerai plus tard.

 

Pierre comprit l’importance du sujet.

 

-D’accord, au revoir.

 

-Au revoir Yonas, et à bientôt.

 

 

 

Le soir même, Yonas contacta les enfants et il se dépêcha de leur raconter ce que Pierre lui avait dit.

 

Hugo et Clara étaient surpris, aucun de leurs amis français n’en avait parlé auparavant.

 

-Yonas, êtes-vous sûr que Pierre vous a dit ça ?

 

-Oui, parfaitement sûr.

 

-Yonas, continuez votre enquête et tenez-nous informés, remercia Tarikoi.

 

Après une nuit mouvementée, les enfants commencèrent les recherches sur le zoo de La Teste. Ils trouvèrent le site internet qu’ils explorèrent, puis ils lurent la liste des animaux qui se trouvaient dans le zoo. Ils remarquèrent que des singes étaient notés dans la liste des nouveautés, on disait même plusieurs espèces de singes. De son côté, Yonas contacta plusieurs personnes, qui lui répondirent la même chose: “Je ne sais pas quelle espèce de singes va arriver là-bas”.

 

Ne sachant pas où chercher, Tarikoi décida d'emmener les enfants se changer les idées dans la forêt

 

de Menagesha, tout près de Born free. Yonas leur avait donné bien envie d'y aller, aussi.

 

La petite troupe arriva à l’orée de la forêt, et s’enfonça dans les sentiers étroits. Personne ne pouvait plus les voir.

 

-Quelle merveille ! s’extasia Clara.

 

-Attends, c’est encore mieux lorsqu’on s’avance.

 

La petite fille crut Amanuel sur parole car sa mère avait acquiescé d’un hochement de tête.

 

-C’est moi la guide ! cria Nafkot en s’élançant dans les fourrés. Tout le monde la suivit en riant sans faire vraiment attention à la magnificence des lieux, jusqu’à ce que la jeune éthiopienne arrive à une clairière. Elle leva le nez en l’air, tous l’imitèrent et ils virent plusieurs petits singes noirs et blancs. Ils étaient très mignons.

 

-Quand ils sautent, on dirait un rideau blanc qui vole, s’écria Clara

 

-C’est leur queue, elle est toute blanche, c’est pour ça que tu as cru que c’était un rideau.

 

-J’ai lu quelque chose à leur sujet, fit Hugo d’un air savant, ce sont des singes colombes !

 

-Pas colombe, colobe, se moqua Amanuel.

 

-Je le savais, s’indigna Hugo.

 

-Comme tu es mauvais joueur ! taquina Clara.

 

La discussion finit par un fou rire, et Clara regarda pour la première fois autour d’elle. Il y avait un léger bruit, elle vit un petit ruisseau scintillant avec les rayons du soleil filtrés par les grands arbres qu’elle ne savait pas nommer. L’eau limpide et transparente passait au milieu des troncs qui cachait plein d’insectes, d’oiseaux, de petits animaux...Elle se demandait si Hugo partageait son émerveillement et elle se réveilla de son admiration pour regarder son visage, mais à sa grande déception il s’amusait à courir après Amanuel en rigolant et n’avait pas prêté une seconde d’attention à la beauté de la forêt.

-Ce sera un endroit parfait pour le pique-nique, proposa Tarikoï.

-Maman, il y a un problème, personne n’a pris le panier-repas, dit Nafkot. On n’est pas loin du parking, ne bougez pas, je vais aller le chercher.

-Dépêche-toi !

-Attends, répliqua Clara, je t’accompagne.

Les deux petites commencèrent leur course folle à travers les grands arbres et prirent le même chemin qu’à l’aller, mais en sens inverse. Elles arrivèrent vite à la voiture et ouvrirent le coffre, quand elles remarquèrent qu’à côté, un pick-up était garé. L’insigne de la douane était gravée sur le pare-brise.

-Que vient faire la douane ici ? se demanda Nafkot.

-Aucune idée, et ça m’est égal, j’ai faim !

A ce moment-là, Hugo et Amanuel débouchèrent, ils les avaient suivies !

-Regardez qui est là, dit Nafkot.

Les deux garçons levèrent le nez vers le 4x4 de la douane et prirent un air perplexe….

-Ils sont encore là ! s’énerva Hugo.

-Il vaudrait mieux les éviter, conseilla Amanuel.

Poussés par la curiosité, les garçons montèrent dans la benne arrière. Ils découvrirent des touffes de poils noirs et blancs, ainsi que des filets, et deux petites cages. Ils comprirent que c’était des poils de singes colobes et des pièges.

 

Tandis qu’ils inspectaient le pick-up, ils entendirent comme un bruit.

 

-Ca ressemble à une vibration de téléphone, dit Hugo.

Le bruit s’amplifia. C’est le moment où Tarikoi arriva, essoufflée. Elle s’inquiétait un peu d’avoir laissé les enfants seuls s’occuper du pique-nique. Intriguée par la découverte, elle décida d’ouvrir la porte du pick-up, car la vitre était restée entrouverte.

Ils crurent tous reconnaître le 4x4 des trafiquants, le même qu’à Debre Libanos. Tous avaient en tête la même question : Est ce qu’ils n’étaient pas en train de capturer d’autres singes ?

 

-Où est ce téléphone ? demanda Clara intriguée.

-Je ne sais pas, répondit Hugo.

Après quelques secondes d’interruption, la vibration reprit.

-Je l’ai trouvé, il est sous le siège ! s’écria Nafkot.

 

Ils prirent le téléphone, un message s’afficha. Toujours ok pour demain ? Ne sont-ils pas trop fatigués ou malades ?

 

Amanuel commenta ce message:

-C’est bizarre, je ne comprends pas du tout…

-Attends, regardons qui a envoyé ce message, proposa Nafkot.

Amanuel resta figé, il cria:

-Non, ce n’est pas possible, regardez ça: c’est un message du zoo de la Teste.

 

Il était consterné.

 

-Ils coopèrent peut-être avec les trafiquants, mais on n’est pas sûrs que ce soit eux. Le message parle-t-il vraiment des geladas ou même de singes ? En tout cas, on a une piste, conclut Clara.

 

La mère d’Amanuel entendit des voix, elle avertit les enfants.

 

-Chut ! Plus un bruit, cachez-vous.

 

Au lieu de cela, Hugo jeta le téléphone sur le siège, et les membres tout tremblants, il se mit à courir avec les autres à en perdre haleine. Les trafiquants les virent et décidèrent de les poursuivre,cela paraissait suspect ! La panique s’empara des enfants.

 

-Il faut les attraper, ils ont fouillé notre 4x4 ! grogna un des hommes

-Ils nous rattrapent, murmura Amanuel glacé d’effroi. Courez tous plus vite!

En se retournant, ils virent clairement que leurs poursuivants n’étaient autres que les douaniers et trafiquants.

La peur et la colère leur donnaient tous des ailes, et Tarikoi, qui avait couru des marathons plus jeune, les entraînait dans son rythme. Un des trafiquants glissa et tomba, son compagnon s'arrêta.

Ils avaient maintenant trop d’écart pour les rattraper, et durent renoncer.

-Nous sommes sauvés ! s’exclama Clara.

-Heureusement que nous avons le téléphone, n’est-ce pas Hugo ?

Hugo chercha le téléphone sans le trouver.

-Je l’ai laissé dans le 4x4 !

Hugo était catastrophé d’avoir abandonné le téléphone.

-Je suis désolé, j’aurais dû au moins prendre une photo pour montrer le message à Yonas ou alors j’aurais dû le garder!

-Ce n’est pas grave Hugo, le plus important c’est que nous soyons sains et saufs !

-Attendons un moment, ils vont vite partir car ils se savent surveillés, et nous, nous rentrons à la maison ! Nous allons avertir les gardes à l’entrée d'être bien attentif à des enlèvements de singes, et nous verrons si nous pouvons trouver d’autres indices demain, proposa Tarikoï

-Nous savons déjà que le zoo de la Teste communique avec les trafiquants! rappela Hugo.

-Oui mais nous n’avons pas de preuves ! Rappela Amanuel.

-C’est vrai, tu as raison ! reprit tristement Clara.

-Je crois qu’il vont étendre le trafic, ils étaient dans la forêt de Menagesha peut-être parce qu’ils veulent aussi exporter des singes colobes au zoo de la Teste, s’inquiéta Nafkot.

-Tu as sans doute raison ! approuva Hugo

-Mais comment peut-on faire si nous n’avons pas de preuves? dit Nafkot.

-Je ne sais pas, mais pour l’instant il faut rentrer vers Addis Abeba, et chercher un peu d’aide, décida Tarikoi.

 

 

 


 

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Commentaires: 3
  • #1

    Laos lines (54 de biganos) (mardi, 29 mars 2016 18:17)

    A vous Andernos trouvez une autre suite.. Une super suite comme d'habitude !

  • #2

    teano (vendredi, 01 avril 2016 17:28)

    j'ai bien aimer votre chapitre

  • #3

    elodie (samedi, 21 mai 2016)

    C'est trop bien et sa laisse plein de suspence pour la suite!!!!!!!