Du bassin d'Arcachon aux hauts plateaux d'Éthiopie

Marine Dupont, 5C

Après une longue journée, Hugo, Clara et leur nouvelle famille éthiopienne rentrèrent à la maison d'Amanuel et de Nafkot. Hugo était épuisé :

« Je préfère aller me coucher, je suis vraiment fatigué.

-Moi aussi », ajouta Clara qui tombait de sommeil sans doute aussi à cause du décalage horaire.

Les deux enfants ainsi que Nafkot et Amanuel se dirigèrent jusqu’à leur chambre mais ils ne purent fermer les yeux car ils se posaient trop de questions sur ces majestueux  singes d’Ethiopie et sur les deux hommes de l’aéroport : “ que mijotaient-ils ? ” Clara décida d'en révéler plus à Nafkot et Amanuel :

« Lorsqu’on s’est rencontrés à l’aéroport, nous vous avons expliqué notre histoire trop rapidement, en fait, on ne vous a pas tout raconté : à l'aéroport, nous avons croisé deux hommes qui parlaient de Geladas. On a trouvé ça louche et lorsqu'on les a suivis, dans la soute de l'avion, on a  vu les singes à la cravate rouge dans des cages ! expliqua Clara.

-Etrange, s’étonna Amanuel, qui se demandait pourquoi on s’en prendrait à leurs singes. Il faut enquêter ! »

Les enfants décidèrent de faire deux groupes pour retrouver les geladas et les deux hommes :

Amanuel et Clara retourneraient à Debre Libanos et Hugo et Nafkot iraient à l'aéroport.

Puis ils décidèrent de s'endormir car ils avaient une dure journée le lendemain.

                                                                                                                        *

                                                                                                          *                          *

Au petit matin, Clara et Amanuel prirent l’argent du jeune éthiopien et rejoignirent  un croisement de rue. Amanuel savait où passait  le bus qui les emmènerait à Debre Libanos. Ils attendirent une bonne demi-heure, puis virent le minibus arriver, il s’arrêta et les enfants montèrent. Le bus était plein et les enfants furent obligés de rester debout. Ils sentaient bien que tout le monde les regardait, c’était à cause de Clara. Ces trois heures de route permirent à la jeune fille d’apprécier les paysages :

« Que c’est beau ! Comme l’herbe parait flamboyer sous le soleil ! Et les falaises semblent briller plus que jamais sous ce soleil d’Afrique ! »

En sortant du minibus, Clara fut une nouvelle fois stupéfaite de la beauté de ce lieu : le monastère de Debre Libanos était majestueux et au loin,  on pouvait apercevoir les falaises qui remplissaient les paysages ainsi qu’une cascade magnifique et même quelques Geladas. Alors qu’elle était tout à son émerveillement, elle vit une nuée d’enfants approcher en criant :

«Money, money, farenje.»

Amanuel les écarta d’un geste et demanda aux enfants en amharique  s'ils n’avaient rien vu de suspect durant les nuits, ces derniers temps, à propos des Geladas. Clara ne comprit rien bien sûr et les enfants firent croire  qu’ils ne voyaient pas de quoi on leur parlait.

« Pourquoi ne répondent-ils pas ? », demanda Clara.

Après un moment de réflexion Amanuel répondit :

            « Il leur faut une motivation... »

Amanuel sortit 20 birrs de sa poche. Il les tendit et répéta sa question. Un des enfants s'approcha et dit qu'il avait vu  un 4x4 Toyota, un soir. Amanuel lui donna l’argent mais lui demanda si avec 20 birrs de plus il pourrait en dire davantage, car  ça il le  savait déjà. L’enfant sourit et répondit qu’il voulait  sauver l’emblème de son pays  et qu’il ne souhaitait pas s’enrichir en profitant de la situation et que lui aussi il aimerait bien savoir ce qui se passait car les Geladas étaient de moins en moins nombreux à Debre Libanos, c’était un fait. Il ajouta qu'il avait remarqué le 4x4 près des geladas, qu'il y avait des cages dans le 4x4, mais qu'il n'avait pas pu observer le chargement. Clara demanda à Amanuel si les enfants n'avaient pas remarqué de traces particulières ou trouvé quelque chose. Le garçon sortit un badge qu’il avait trouvé. Sur ce badge, on voyait l'insigne des douaniers de l'aéroport.  Clara et Amanuel se regardèrent:

“Oh non ! Nafkot et Hugo sont partis en direction de l’aéroport, cria Amanuel.

-Ils sont sans doute tombés dans un piège, comprit Clara.

Ils remercièrent l’enfant qui leur avait donné le badge, promirent qu’ils feraient l’impossible pour découvrir ce qui se passait et  décidèrent d’aller aussitôt à l’aéroport.

                      *                      *

                                  *

Pendant ce temps Nafkot et Hugo étaient arrivés à l’aéroport. Ils aperçurent deux douaniers et décidèrent d’aller leur demander des renseignements :

«- Bonjour messieurs, commencèrent Nafkot et Hugo.

-Bonjour », répondirent les douaniers. 

Un des douaniers avait la même voix que les trafiquants de l’aéroport mais les enfants ne firent pas le lien.

« Auriez-vous vu des choses suspectes récemment? demanda Nafkot

-Pourquoi cette question, de quel genre de choses suspectes parlez-vous ? Nous sommes douaniers, pour nous il y a toujours des choses suspectes !

-Nous nous posons des questions à propos des geladas, on nous a raconté des choses étranges. N'avez-vous  rien vu d’inhabituel dans l’aéroport ?  »

Les douaniers trouvèrent ça étrange de la part de deux enfants. Ils leurs semblèrent trop curieux, mais ils leur répondirent tout de même.

« L’autre jour nous avons vu des cages, vous pourriez peut-être aller jeter un coup d’œil, fit un des deux douaniers.

-Les cages sont dans le hangar au hall A, porte B. Vous prenez la première à droite et toujours tout droit, ajouta l’autre douanier.

-Merci, dirent  Nafkot et Hugo qui trouvèrent les douaniers trop coopératifs, mais ils devaient avancer dans leur enquête.

Après 10 minutes de marche Ils trouvèrent le hall A, porte B.

Ils entrèrent dans une sorte d’hangar puis là… ils furent stupéfaits par le nombre de cages qui étaient entreposées. En effet, plus d’une vingtaine de geladas étaient dans des caisses et hurlaient!

  "Tu crois que ce sont les singes de la cargaison pour Paris? demanda Hugo
- j'en ai bien peur malheureusement », répondit Nafkot d'un air inquiet.

 
Tout à coup, les deux douaniers referment la grande porte du hangar derrière eux.

Ils s’élancent sur les enfants, les attrapent puis les installent dans une cage plus grande que les autres. Hugo et Nafkot n’ont pas le temps de réaliser ce qui se passe ni même de tenter de se débattre.

Cette cage était recouverte d'un grand drap. Malgré leur crainte, les enfants essayèrent  d'écouter la conversation des douaniers :

"C'est l'patron au téléphone, il veut qu'on charge les geladas et qu'on le rejoigne à Paris au plus vite, annonça le premier.    
-Au boulot! s'exclama le deuxième. Mais avant ça te dit une pause déjeuner ? »

Les douaniers partirent sans se préoccuper des enfants.   
Nafkot avait écouté toute la conversation, mais Hugo étaient assailli par de multiples questions:        

"Comment allons-nous libérer les singes ? Et nos amis, comment vont-ils nous retrouver, qu’allons-nous devenir ? "     
Il s’inquiétait surtout pour sa famille qui lui manquait énormément.

"Ne t'en fais pas Hugo,  Amanuel et Clara ont sûrement trouvé les indices qui les mèneront jusqu’à nous, et ils vont tout faire pour nous trouver,  ne t'en fais pas ! ", dit Nafkot d'une voix douce pour rassurer son ami.

 
Les deux douaniers qui étaient partis, revinrent et se mirent à charger les cages en prenant soin de laisser celle des enfants à part, dans le hangar.

"C'est bon, ils sont tous dans le camion? fit le premier.     
-Oui, j'envoie un message au patron, monte, on y va ! », répondit le deuxième.

Le camion démarra, la porte s'ouvrit et se referma derrière les douaniers. Les enfants avaient très peur, ils paniquaient et tremblaient. Le silence s’installa autour d’eux. Soudain, ils entendirent des bruits semblables à des pas...

Qu'allait-il encore leur arriver ?

Cage avec Geladas, Sullivan Pickhout, 5C

Maylis Garreau, 5C